Percy Cayetano Acuña Vigil

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La visita del Papa Francisco a Estados Unidos

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Discurso del Papa Francisco en la Casa Blanca

 

 

 

 

Aux Etats-Unis, les soutiens atypiques du pape François

LE MONDE | 23.09.2015 à 11h31 • Mis à jour le 23.09.2015 à 18h24 | Par Stéphanie Le Bars (Washington, correspondance)

image: http://s2.lemde.fr/image/2015/09/23/534x0/4768202_6_09ef_le-pape-francois-recu-par-le-president_9b345916ecc5b941760c1d3bba9197f9.jpg

Le pape Francois recu par le president americain, Barack Obama, a son arrivee a la base d'Andrews, dans le Maryland, le 22 septembre 2015.

A presque 79 ans, le pape argentin n’a jamais posé le pied aux Etats-Unis. C’est peu dire que Jorge Bergoglio connaît mal ce pays chrétien, où les catholiques représentent encore 21 % de la population. Son tropisme sud-américain, ses réserves de fond sur le système capitaliste et le consumérisme ambiant, sa répugnance ancienne à entreprendre des voyages, sa faiblesse en anglais : les raisons ne manquent pas pour expliquer le désintérêt apparent de François pour ce pays.

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Son voyage de cinq jours à Washington, à New York et à Philadelphie, du mercredi 23 au dimanche 27 septembre, qui inclut un discours historique devant le Congrès américain et une intervention devant l’Assemblée générale des Nations unies, devrait lui donner l’occasion de parfaire ses connaissances.

Pour l’accompagner sur le territoire mouvant des religions aux Etats-Unis, le pape pourra compter sur une poignée d’évêques. Des « Francis’ boys » au profil proche du sien, mais plutôt atypiques par rapport à une hiérarchie catholique américaine réputée plus conservatrice que les fidèles et, pour partie, en désaccord avec la tonalité nouvelle donnée par François à l’Eglise. Selon un récent sondage du Public Religion Research Institute, 80 % des catholiques américains pensent que le pape actuel est proche de leurs besoins et de leurs positions. Mais 60 % disent la même chose de leurs évêques.

Le plus proche de François est sans conteste l’archevêque de Boston, Sean Patrick O’Malley. Ce capucin, qui ne dédaigne pas arpenter les pavés du Vatican en sandales et robe de bure, partage avec le pape jésuite le goût pour la simplicité. « Il paraît qu’ils se téléphonent au moins une fois par semaine », rapporte Thomas Reese, jésuite et analyste au National Catholic Reporter. François lui fait assez confiance pour l’avoir nommé dans le groupe des huit cardinaux chargés de réfléchir à la réforme de la curie. En le plaçant à la tête de la commission vaticane consacrée à la protection des mineurs, opérationnelle depuis mai, le pape a aussi reconnu le travail de pionnier mené par Mgr O’Malley en matière de lutte contre la pédophilie dans le clergé américain.

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Tonalité plus « miséricordieuse »

Depuis les années 1990, les révélations d’une série de scandales ont durablement déstabilisé l’Eglise catholique dans le pays. Conscient des ravages causés par ces affaires, le pape a, quelques jours avant son arrivée aux Etats-Unis, pris soin de nommer un nouvel évêque à Kansas City, un diocèse traumatisé par un scandale de ce type. Le poste était vacant depuis avril, après le départ du très conservateur Robert Finn, contraint à la démission pour avoir couvert les agissements d’un de ses prêtres.

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Au sein de l’épiscopat local, le pape prise aussi les prélats en phase avec la tonalité plus « miséricordieuse » qu’il a donnée à l’Eglise. Ainsi, le cardinal O’Malley s’est de longue date désolidarisé de ses confrères américains, prompts à excommunier les responsables politiques défendant le droit à l’avortement ou prêts à s’opposer frontalement à la réforme de santé du président Barack Obama, sous prétexte qu’elle inclut une couverture sociale pour la contraception et l’IVG.

Cette même approche a valu à Donald Wuerl, l’archevêque de Washington, de remplacer le très conservateur Raymond Burke au sein de l’influente Congrégation pour les évêques, qui pèse à Rome sur la nomination des prélats à travers le monde. Une éviction qui confirme la volonté de François de poser son empreinte sur la nomination des futurs évêques, selon M. Reese. Il faut dire que le cardinal américain écarté était devenu un opposant « officiel » au pape. Lui reprochant notamment de ne pas mettre suffisamment l’accent sur la morale sexuelle, il a récemment déclaré que « l’Eglise sous François est comme un bateau sans gouvernail ».

« L’Eglise sous François est comme un bateau sans gouvernail »

Aux Etats-Unis comme ailleurs, le pape privilégie l’émergence de profils plus ouverts. Il en a fait la démonstration avec les nominations américaines de ces derniers mois. En installant Blase Cupich à la tête du diocèse de Chicago – le troisième plus grand du monde avec ses 2,2 millions de fidèles –, François a choisi un prélat réputé pour sa « tolérance », préoccupé par la « pauvreté » et qui, tout en étant naturellement dans la ligne de l’Eglise, ne paraît pas obsédé par l’avortement ou le mariage entre personnes du même sexe.

Robert McElroy, nommé en mars à San Diego, est du même acabit. « Juger est un péché », a-t-il mis en garde, comme en écho au pape qui avait lancé au début de son pontificat : « Si une personne est gay, qui suis-je pour la juger ? » Lui aussi met en avant la miséricorde et le combat contre les inégalités. Inquiet de « la guerre culturelle » que l’Eglise catholique engage sur certains sujets avec le monde contemporain, il fait partie de ces prélats qui, comme le pape, ne seraient pas contre plus d’ouverture pour les divorcés remariés.

François poussera-t-il en ce sens devant les évêques qu’il doit rencontrer dès son arrivée à Washington mercredi ? Il risque dans ce cas de heurter une partie de l’épiscopat américain. A l’instar de Mgr Charles Chaput, l’archevêque de Philadelphie, réputé fan de Benoît XVI. S’il se montre partisan d’une réforme de l’immigration plus généreuse pour les sans-papiers, cet Amérindien – le premier à devenir archevêque – fait néanmoins partie de ceux pour qui l’Eglise catholique aux Etats-Unis doit avant tout mettre l’accent sur la liberté religieuse, la lutte contre l’avortement et le mariage homosexuel. Une sorte d’antithèse du pape François, qui passera quarante-huit heures à ses côtés lors de la Rencontre mondiale des familles à Philadelphie.

« Welcome to the USA, Francisco »

Barack Obama, devait accueillir mercredi 23 septembre pour la première fois à la Maison Blanche le pape François, autorité morale mais aussi allié politique pour le président américain. M. Obama, qui ne cache pas son admiration pour Jorge Bergoglio, compte sur son appui pour deux chantiers-clés à moins de cinq cents jours de la fin de son mandat : le rapprochement avec Cuba et la lutte contre le changement climatique. Fait rare, M. Obama, qui est de confession protestante, a accueilli lui-même mardi sur le tarmac ce pape argentin qui foulait pour la première fois de sa vie le sol des Etats-Unis. « Welcome to the USA [bienvenue aux Etats-Unis], Francisco », a scandé la foule réunie près de l’avion.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/09/23/l-episcopat-americain-plus-conservateur-que-le-pape_4768203_3222.html#AMcGV6P6KZDR2OQ1.99

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