Iran nuclear: Liga antidifamación.
Le Monde.fr | 14.07.2015 à 17h54 • Mis à jour le 15.07.2015 à 01h33 | Par Maxime Vaudano, Pierre Breteau, Mathilde Damgé et Jérémie Baruch
Après douze ans de négociations, les grandes puissances de la communauté internationale et l’Iran ont finalement atteint mardi 14 juillet un compromis sur le programme nucléaire de Téhéran. Si vous n’avez pas tout suivi aux multiples rebondissements qui ont émaillé ce dossier depuis 2002, voici ce qu’il faut en savoir.
C’est en 2002 que la communauté internationale commence à suspecter l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire, et s’en inquiète. Un dissident iranien, Alireza Jafarzadeh, révèle la construction, dissimulée par Téhéran, d’un site d’enrichissement d’uranium à Natanz et d’une installation d’eau lourde à Arak. Ces dissimulations, confirmées par des images satellite, conduisent les Américains à accuser les autorités iraniennes de mettre au point secrètement « des armes de destruction massive », dans un contexte post-attaques terroristes du 11 septembre 2001. Des inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) confirment ces craintes.
Localisation des sites stratégiques du nucléaire iranien. Le Monde
Pendant les années suivantes, l’Iran poursuit ouvertement le développement de son programme et n’hésite pas à faire de la provocation, comme quand son président Mahmoud Ahmadinejad annonce en 2006 que « l’Iran a rejoint les pays nucléaires », tout en assurant qu’il restera cantonné à un usage civil.
Regarder la chronologie : L’évolution du programme nucléaire iranien depuis 1953
La volonté de se doter de l’arme nucléaire est avant tout le résultat de la guerre contre l’Irak (1980-1988), qui a beaucoup marqué le nouveau régime iranien issu de la révolution islamique de 1979. La montée en puissance militaire d’Israël, son grand ennemi, motive également Téhéran et ses alliés, la Syrie et la Libye, à se doter de l’arme nucléaire, à partir de 1985. Cette démarche peut aussi se voir comme une volonté de se hisser dans la « cour des grands », celles des pays dotés de la puissance nucléaire, afin de peser davantage sur les scènes régionale et mondiale.
Le civil, oui. Le militaire, non. En pratique, le nucléaire civil consiste à enrichir de l’uranium naturel dans des proportions relativement faibles (on parle d’enrichissement allant de 3 à 5 %), mais suffisantes pour pouvoir provoquer une réaction fissile au sein des réacteurs d’une centrale nucléaire, et créer de l’énergie. L’Iran a d’ailleurs déjà une centrale nucléaire à usage civil sur son territoire, à Bouchehr, dans le sud du pays, et prévoit d’en construire une seconde à Darkhovin, près de la frontière irakienne.
Le nucléaire militaire consiste, lui, à enrichir l’uranium à hauteur de 90 % selon un procédé plus complexe, plus long et plus coûteux. Son utilisation est strictement encadrée par le traité de non-prolifération nucléaire (TNP) de 1968 – entré en vigueur en 1970 – qui réserve son utilisation à cinq pays : Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Chine et URSS/Russie. L’Iran, qui a signé et ratifié ce traité, a donc le droit d’enrichir de l’uranium uniquement à des fins civiles, à condition d’accepter la supervision internationale de l’AIEA.
Géopolitique mondiale des puissances nucléaires. LeMonde
Pour les diplomates présents à Vienne qui défendent l’accord, les Iraniens étaient de toute façon sur le point d’obtenir la bombe, et le plus urgent était donc de désamorcer le conflit qui s’envenimait depuis une décennie. Selon les experts, l’imposition de sanctions internationales de plus en plus contraignantes a ralenti le développement du programme nucléaire iranien, mais ne l’a pas enrayé.
Lors des premières négociations, en 2003, l’Iran ne disposait que de 160 centrifugeuses pour transformer l’uranium, contre près de 20 000 aujourd’hui. Dès 2009, dans une analyse confidentielle, révélée par The New York Times, l’AIEA estimait que l’Iran avait acquis « suffisamment de connaissances pour pouvoir élaborer et fabriquer » une bombe atomique « fonctionnelle ».
Regarder l’infographie : Pourquoi le nucléaire iranien inquiète-t-il autant ?
Le 27 septembre 2012, Benyamin Nétanyahou, le premier ministre d’Israël, avait déjà mis en cause le programme nucléaire iranien à la tribune des Nations unies. Richard Drew/AP
Les premières négociations visant à convaincre l’Iran d’abandonner son programme nucléaire ont commencé en 2003, à l’initiative de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni (un groupe dit UE-3).
Après une période de coopération, les négociations se tendent en 2005 avec l’élection du président Mahmoud Ahmadinejad, qui adopte une ligne dure et revendique le droit de développer un programme nucléaire civil. En 2006, les négociations s’élargissent aux Etats-Unis, à la Chine et à la Russie, qui, avec les trois Européens, forment le groupe « P5 + 1 » (les cinq membres du Conseil de sécurité des Nations unies et l’Allemagne). Alors que les discussions patinent, l’Organisation des Nations unies multiplie les mises en garde contre l’Iran et les sanctions internationales pleuvent sur le pays.
Ce n’est qu’après le remplacement de Mahmoud Ahmadinejad par Hassan Rohani, en 2013, que les négociations repartent du bon pied. Il aura fallu un peu moins de deux ans après l’accord de principe de Genève, le 24 novembre 2013, pour finaliser le compromis, le 14 juillet 2015 à Vienne.
Lire : Nucléaire iranien : douze ans de négociations
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L’accord, qui compte une centaine de pages, repose sur trois piliers :
Le principe est de limiter le nombre de lieux à inspecter pour les contrôles, et, dans le même temps, de limiter le matériel à y inspecter en imposant des plafonds. Ce matériel, c’est l’uranium et le plutonium ; il est question de limiter l’enrichissement du premier et la production du second. Pour ce faire, la centrale à eau lourde d’Arak sera modifiée pour ne pas avoir la capacité de produire du plutonium à vocation militaire.
En échange, les sanctions économiques à l’encontre de l’Iran seront levées graduellement, notamment les avoirs gelés à l’étranger qui représentent près de 150 milliards de dollars (environ 135 milliards d’euros).
Importante nuance par rapport aux négociations de l’ère 2003-2005 : il n’est plus question de démanteler le programme nucléaire iranien, mais bien d’empêcher le développement clandestin d’un programme nucléaire militaire.
Lire la synthèse : Un accord sur le nucléaire iranien a été trouvé
Non. Les accords sont censés empêcher la construction d’une bombe nucléaire iranienne, mais rien n’indique que les dirigeants iraniens – actuels ou futurs – ne relancent pas, en secret, un programme militaire.
Les protagonistes de l’accord font néanmoins le pari qu’il est plus bénéfique pour l’Iran de voir la levée des sanctions internationales, le dégel progressif des avoirs bloqués à l’étranger et le réchauffement des relations avec les Etats-Unis, que de redémarrer l’enrichissement à usage militaire de matériaux fissiles. Une normalisation de la situation du pays pourrait améliorer le quotidien des Iraniens et offrir des occasions économiques pour de nombreuses entreprises internationales – et notamment françaises.
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Israel ha rechazado de plano el histórico acuerdo en materia nuclear alcanzado este martes en Viena entre Irán y el Grupo 5+1 y asegura que hará todo lo que esté en su mano para impedir que ese país tenga armas atómicas.
"El acuerdo con Irán es un gran error de proporciones históricas", dijo el primer ministro, Benjamín Netanyahu, durante una breve comparecencia al inicio hoy de una reunión, en Jerusalén, con el ministro holandés de Exteriores, Bert Koenders.
Netanyahu considera que "Irán verá el camino libre para desarrollar armas nucleares y muchas de las restricciones que se lo impedían van a ser levantadas" y añadió que "éste es el resultado cuando se desea un acuerdo a todo coste".
"Se han hecho grandes concesiones en todos los temas que debían impedir que Irán alcance las armas nucleares. Adicionalmente, Irán recibirá miles de millones de dólares con los que alimentar su maquinaria terrorista y su agresividad y expansión por Oriente Medio", subrayó, poco después de anunciarse en Viena la finalización de un pacto que Israel ve como una amenaza a su existencia.
Frente a la euforia internacional, satisfecha de que los esfuerzos diplomáticos han dado finalmente sus frutos después de dos laboriosos años de negociaciones, los principales gobernantes israelíes han expresado hoy duras críticas.
El ex ministro de Exteriores y líder del partido Israel Beitenu, Avigdor Lieberman, tildó la jornada como un "día negro para el mundo libre", mientras que el titular de Ciencia y Tecnología, Dani Danón, consideró que el acuerdo alcanzado "es como darle una cerilla a un pirómano".
La viceministra de Exteriores, Tzipi Hotoveli, manifestó que este acuerdo significa "una capitulación de proporciones históricas ante el eje del mal dirigido por Irán".
"Las consecuencias de este acuerdo en el futuro próximo son muy graves. Irán ha recibido un espaldarazo para seguir expandiendo (la influencia) de sus aliados terroristas por la región", añadió en una nota de prensa.
Desde la oposición se ha criticado duramente a Netanyahu por enfrentarse abiertamente al presidente de EEUU, Barack Obama, en la cuestión iraní, dando lugar a "una ruptura en las relaciones personales" entre los dos mandatarios.
"Una de las cosas más graves que han ocurrido es que el acuerdo quizás más decisivo para la existencia de Israel en la última generación ha sido firmado sin que Israel estuviera involucrado", dijo el líder laborista Itzjak Herzog, quien estos últimos días tampoco ha ahorrado críticas hacia el acuerdo entonces en ciernes.
Una fuente gubernamental confirmó al servicio de noticias Ynet que el Ejecutivo israelí ha recibido hoy una copia del acuerdo y que será analizado en las próximas horas.
También la Comisión de Seguridad y Exteriores del Parlamento (Kneset) se reunirá mañana a primera hora con carácter de urgencia para analizar el significado para Israel de lo acordado.
"El mundo libre ha dado hoy legitimidad a la vía del terrorismo", se lamentó el ministro de Defensa, Moshé Yaalón, que comparecerá ante la comisión.
Y aseguró que su país "sabrá defenderse por sí mismo" de las amenazas que este acuerdo implique.
Sobre los próximos pasos de su Gobierno, Netanyahu se remitió a su "compromiso" de estos últimos años de impedir que Irán se haga con la capacidad militar para fabricar armas atómicas y reafirmó que ese compromiso, que forma parte de sus dos últimas campañas electorales, "sigue en vigor".
Algunos analistas locales conjeturaban que la denominada "opción militar" (una agresión a instalaciones nucleares iraníes para inutilizalas), descartada en 2012 a raíz de fuertes presiones por parte de EEUU, podría volver a la mesa del Gobierno israelí.
"Desde el punto de vista de Israel el acuerdo eleva de nuevo, y con más urgencia que antes, la opción militar. El Gobierno deberá decidir si ataca a Irán si los ayatolás decidieran encaminarse a la bomba", escribe el comentarista militar Ron Ben Yihsai en Ynet.
Antes, Israel depositará sus esperanzas en el Congreso de EEUU, que deberá votar el acuerdo y podría poner trabas a su aplicación, si bien la posibilidad de bloquearlo parece altamente improbable. EFE
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